Le tai-chi-chuan, une assurance antistress
Malgré l’apparition d’activités concurrentes d’origine chinoise comme le qi-gong(fondé sur le travail du souffle et de l’énergie), le tai-chi-chuan continue de s’imposer comme l’une des pratiques antistress les plus populaires. Gymnastique douce pour les uns, sport de combat pour les autres, cette discipline est, selon les estimations, pratiquée régulièrement par plus de 60000 personnes en France.
Enseigné, y compris dans certaines maisons de retraite, le tai-chi est une discipline particulièrement abordable. Certains médecins le préconisent, entre autres, dans la rééducation des maladies cardio-vasculaires. «Le tai-chi- chuan, c’est aussi une philosophie du corps et de l’esprit; on est tellement concentré qu’on se retrouve en harmonie avec soi-même », insiste James Kou, auteur de Taï chi chuan (Marabout, 2005).
A Paris, dans le parc des Buttes-Chaumont, une vingtaine de pratiquants se retrouvent très régulièrement chaque jour pour une séance en plein air. Parmi les habitués figure Ginette Cherel, 74 ans. Qu’il pleuve ou qu’il vente, elle assiste à tous les cours depuis deux ans. «Si je ne viens pas tous les jours, je ressens un manque. Le tai-chi me fait tellement de bien…», explique-t-elle.
Selon les associations où le tai-chi-chuan est enseigné, ce sport est présenté soit comme un exercice d’assouplissement et de relaxation, soit comme une forme de combat. Ses origines s’appuient sur la philosophie taoïste fondée sur le yin et le yang, la force et la faiblesse. La légende veut qu’un moine, nommé Zhang San Feng, surprit un jour par la fenêtre un combat entre un oiseau et un serpent. La souplesse et l’ondulation du serpent opposées à la vitesse et à l’esquive de l’oiseau lui inspirèrent cet art martial. Mais les historiens s’accordent à dire que c’est un paysan, Yang Lu Chan, qui, à la fin du Ⅹ Ⅷe siècle, fonda sa propre école.
Le tai-chi-chuan se pratique également avec des armes telles que le sabre, l’épée, la lance ou encore avec un éventail. L’objectif consiste à effectuer des mouvements ondulatoires très précis afin de libérer une force qui peut être spectaculaire. «Les gestes lents ne correspondent pas à une danse cosmique mais à des mouvements d’attaque et de défense », précise Anya Méot, professeur de tai-chi-chuan an sein de l’association Toum. Elle souhaite cependant mettre en garde contre certains clubs non afflliés à une fédération. «Ils inculquent parfois le tai-chi sans précautions,affirme-t-elle. Or si cette discipline n’est pas correctement enseignée, les élèves peuvent avoir de sérieux problèmes, notamment au dos. »